Biographie d'André Dupuis
C'est le 2 avril 1876 que le capitaine Jules Ernest Dupuis, chevalier de la Légion d'Honneur, médaille militaire et médaille du Mexique du 109e de ligne déclare à la mairie de Langres la naissance de son fils, André. La maman est Marie Miot, par laquelle André descend d'Antoine Diderot, maître coutelier (Langres 1596-1664) qui fut l'arrière grand-père de l'écrivain philosophe et encyclopédiste Diderot.
L'un de ses oncles maternels René Miot
peintre, élève de Bonnat, l'initie au dessin et l'autre, le magistrat Henri Miot
lui inculque l'amour des collections. Voir dans
La correspondance d'André
Dupuis
la carte adressée à
son oncle Henri Miot
Mais au début de l'année 1882 le 109e de ligne quitte Langres pour Chaumont et
la famille déménage, André Dupuis suit sa scolarité au lycée de cette
ville mais en 1883 il a le malheur de perdre sa mère. Etant donné le peu de
temps dont dispose son père il est hébergé dans la famille de son meilleur ami
Jean Carlier dont le père, Ingénieur des Ponts et Chaussée l'initie aux dessins,
plans, croquis.
En 1886 le capitaine Dupuis accède au grade de commandant, au 37e Régiment d'Infanterie à Nancy où André, à l'âge de 10 ans va continuer ses études. Puis c'est la baccalauréat, échec au concours d'entrée à Saint-Cyr, engagement au 22e Bataillon de Chasseurs alpins à Albertville. A sa libération, retour à Nancy, entrée à l'Ecole des Beaux-arts de Nancy le 4 novembre 1901 sous le numéro d'inscription 2102 et dont il sortira le 30 juin 1904 avec un 1er Prix.
De 1901 à fin 1906 sa production nancéienne est trop importante pour être répertoriée et n'a manifestement été conservée que par les collectionneurs. Il n'y en a d'ailleurs aucune trace dans le catalogue de ses œuvres qu'il a lui-même établi. Pourquoi ?
Publications de la période nancéienne
Toujours est-il qu'après avoir quitté Nancy il se rend à Paris et entre au Ministère des Colonies en tant que secrétaire et il en devient bien vite le dessinateur attitré en prenant le pseudonyme de Jean Kerhor. Ce poste, stable, explique sans doute son départ de Nancy. "C'est une époque où les supérieurs hiérarchiques d'André Dupuis pouvaient encourager ses activités extraprofessionnelles... Pendant trente ans il travaille au secrétariat du ministère des colonies. Gouverneurs, administrateurs ou magistrats allant aux colonies ou en revenant, s'intéressent à lui, savent qu'il dessine bien, qu'ila l'esprit curieux et lui fournissent des documents...
Le succès est venu. Aussi à la demande des revues auxquelles il collabore et des livres coloniaux qu'il illustre, il apprend auprès du maître Maurice Denis, la gravure sur bois. Il verra deux de ses oeuvres originales achetées par l'Etat"
" En 1912 il se
marie avec la fille de Pierre Mahé, premier des grands philatélistes français,
créateur et conservateur de la fameuse collection Ferrari de la Renotière. Avec
elle il constitue trois grandes collections :factures et adresses parisiennes,
exposées en 1928 à la Bibliothèque nationale, gravures de mode de 1795
à nos jours qui figurent aux expositions du Musée du Costume de la Ville de
Paris, imagerie populaire, religieuse et militaire "
" En 1941, André Dupuis a la douleur de perdre cette collaboratrice de tous
les instants. Il se remarie en 1944 avec Suzanne Picard, chevalier de la Légion
d'Honneur, Croix de guerre, Médaille de Verdun, Directrice des oeuvres de la
Croix-Rouge au Maroc. Elle aussi est collectionneuse, membre du Vieux Papier "
Courrier adressé à Suzanne Picard dans les années 40 - avant ou après leur
mariage ?
Mais en 1914
éclate la guerre de 14 - 18
La
Guerre 14 - 18
" Il est démobilisé en 1918 et revient au Ministère des Colonies, est détaché au Cabinet du ministre Léon Périer comme attaché parlementaire pour la Chambre, puis pour le Sénat ". Il continue sa production artistique, laquelle touche tous les domaines
André Dupuis est domicilié à Paris mais est très
attiré par la Normandie. Il s'installe d'ailleurs à Etretat où il fait
l'acquisition du Haut Mesnil ayant appartenu à madame Hermine Lecomte de Nouy,
très grande amie de Maupassant. Il ne manque pas une occasion de participer à la
vie de la cité. C'est à Etretat qu'il choisit d'être inhumé.
Jean Kerhor fut un très grand illustrateur, ses oeuvres sont connues, admirées, répertoriées, recherchées. Mais Jean Kerhor et André Dupuis ne sont qu'un seul et même artiste. Et avant Jean Kerhor il y eut André Dupuis dont la carrière a commencé - modestement semble-t-il - à Nancy, en Lorraine, où ses illustrations sont recherchées mais dont beaucoup sont encore à découvrir. Nancy, ville qu'il a quittée, comme nous l'avons vu, fin 1906 et qu'il n'a jamais mentionnée par la suite.
André Dupuis alias Jean Kerhor Remerciements